Ces dernières réflexions nous conduisent directement à ce qui constitue
pour la Commission une autre condition importante à remplir pour la bonne
application de l'Acte unique : une discipline budgétaire renforcée.
A un moment où, à tort ou à raison, les pays membres s'attachent à
diminuer leurs dépenses budgétaires, à réduire le déficit public et, pour
certains, à diminuer les impôts, comment convaincre les opinions publiques
que la Communauté a besoin de ressources complémentaires ? Certes, notre
Europe est en pleine croissance et a donc besoin de politiques concrètes
pour atteindre la nouvelle frontière de l'Acte unique. Certes, l'effet de
substitution doit être souligné : ce qui est dépensé à l'échelon
communautaire a pour contrepartie des économies sur les budgets nationaux.
Mieux même, tout Ecu, bien utilisé au niveau des Douze, peut avoir une
rentabilité supérieure à une dépense nationale équivalente. Il est aisé de
le démontrer aujourd'hui pour la politique agricole commune et pour la
recherche, demain pour les transports et les grandes infrastructures,
Tout cela mérite d'être souligné, car bien des critiques injustifiées
contre le budget communautaire relèvent d'une attitude étrange qui amène
certains à traiter des finances communautaires comme si leur pays était en
dehors de l'Europe des Douze.
La contradiction serait encore plus manifeste si, après avoir signé
l'Acte unique, on refusait de se donner les moyens de l'appliquer !