La signature et la prochaine entrée en vigueur de l'Acte unique européen,
l'accession à la Communauté de l'Espagne et du Portugal (venant après celle
de la Grèce en 1981) ont modifié profondément la structure de la Communauté
et les obligations des Etats membres. L'Acte unique européen améliore de
manière significative le système institutionnel et fixe à la Communauté de
nouveaux objectifs, tout particulièrement la réalisation du marché intérieur
d'ici la fin de 1992 et le renforcement de la cohésion économique et
sociale. Atteindre ces deux objectifs sera aussi répondre aux aspirations et
aux espérances des pays qui viennent de rejoindre la Communauté et qui
attendent légitimement que leur participation à la Communauté contribue à
leur développement et au relèvement de leur niveau de vie par la combinaison
de leurs propres efforts et du soutien de leurs partenaires.
Pour faire face à ses responsabilités nouvelles, la Communauté doit
d'abord achever les réformes qu'elle a entreprises, notamment depuis 1984,
pour adapter ses anciennes politiques aux conditions nouvelles : réforme de
la politique agricole commune en réponse aux nouvelles conditions de la
production et des échanges, réforme des fonds structurels pour en faire des
instruments du développement économique, réforme des règles financières pour
assurer une discipline budgétaire aussi rigoureuse que celle que s'imposent
les Etats membres.
Ces réformes acquises, la Communauté devra disposer des ressources
nécessaires pour être en mesure de réaliser les objectifs de l'Acte unique.
En modifiant ainsi le traité de Rome, les pays membres ont tracé une
nouvelle frontière à la construction européenne. Il s'agit d'un saut
qualitatif, dont le caractère vital doit être souligné, pour donner à nos
économies les moyens de relever les défis extérieurs et de retrouver les
voies d'une croissance économique plus forte et plus créatrice d'emplois.