C'est pour cela que les réalisations du Conseil européen, en février
dernier, à Bruxelles, sont tellement importantes.
Il n'était pas juste que plus de la moitié du budget communautaire soit
consacrée à stocker des excédents alimentaires et à les écouler. Aujourd'hui
une forte réduction de ces stocks est en cours.
Il était tout à fait justifié de décider que la part du budget consacrée
à l'agriculture soit réduite afin de libérer des ressources, en faveur
d'autres politiques, en aidant par exemple les régions défavorisées à
améliorer la formation professionnelle. On a également eu raison
d'introduire une discipline budgétaire plus stricte afin de mettre ces
décisions en application et de mieux contrôler les dépenses. Ceux qui se
plaignaient de ce que la Communauté consacrait autant de temps aux détails
financiers étaient à côté de la question. On ne peut pas construire sur de
mauvaises fondations, et ce sont les réformes fondamentales, adoptées
l'hiver dernier, qui ont ouvert la voie aux progrès remarquables qui ont été
réalisés, depuis, au sujet du Marché unique.
Nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous avons réalisé jusqu'à
présent. Par exemple, la réforme de la politique agricole commune est une
tâche qui est loin d'être terminée. L'Europe a assurément besoin d'une
industrie agricole stable et efficace. Mais la PAC est devenue lourde,
inefficace et extrêmement coûteuse. Et la production d'excédents ne garantit
ni les revenus ni l'avenir des agriculteurs eux-mêmes.
Nous devons continuer à poursuivre des politiques établissant un rapport
étroit entre l'offre et la demande du marché, pour réduire la surproduction
et limiter les frais. Il faut naturellement que nous protégions les villages
et les zones rurales qui occupent une place si importante dans notre vie
nationale, mais cela ne doit pas se faire par l'intermédiaire des prix
agricoles. Il faut du courage politique pour s'attaquer à ces problèmes. Si
ce courage fait défaut, cela ne peut que faire du tort à la Communauté, aux
yeux de ses propres habitants et du morde extérieur.