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Extraits de la conférence de presse du Général de Gaulle - 1965
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Raisonnable: cela signifie que rien de ce qui est important, à présent dans l'organisation, plus tard dans le fonctionnement, du Marché Commun des Six ne doit être décidé et, a fortiori, ap- pliqué que par les pouvoirs publics responsables dans les Six Etats, c'est-à-dire les Gouvernements contrôlés par les Parle- ments. Or, on sait, Dieu sait si on le sait! qu'il y a une conception différente au sujet d'une fédération européenne dans laquelle, suivant les rêves de ceux qui l'ont conçue, les pays perdraient leur personnalité nationale, et où d'ailleurs, faute d'un fédérateur, tel qu'à l'Ouest tentèrent de l'être -chacun d'ailleurs à sa façon- César et ses successeurs, Charlemagne, Othon, Charles-Quint, Napoléon, Hitler, et tel qu'à l'Est s'y essaya Staline, serait régie par quelque aéropage technocratique, apatride et irresponsable. On sait aussi que la France oppose à ce projet contraire à toute réalité le plan d'une coopération organisée des Etats évoluant, sans doute, vers une confédération. Seul, ce plan lui paraît con- forme à ce que sont effectivement les nations de notre continent. Seul, il pourrait permettre un jour l'adhésion de pays tels que l'Angleterre ou l'Espagne qui, comme le nôtre, ne sauraient accep- ter de perdre leur souveraineté. Seul, il rendrait concevable dans l'avenir l'entente de l'Europe tout entière.
Cependant et quelles que pussent être les arrière-pensées en fait de théories politiques, il avait pu sembler que les très longues et minutieuses négociations de Bruxelles étaient sur le point d'aboutir. Certes, nous avions eu les plus grandes difficultés à faire admettre en pratique par nos partenaires que les produits agricoles fassent partie intégrante de la Communauté. Or, nul ne l'ignore, c'est là pour nous une condition sine qua non, car, faute qu'elle soit remplie, nous resterions chargés du poids très lourd que représente pour nous, plus que pour nos voisins, le soutien de notre agriculture et serions, par là, handicapés dans la con- currence industrielle. Aussi, avions-nous dû, en janvier 1962, ne consentir à ce qu'on passât à la deuxième phase du traité, c'est-à- dire à un abaissement considérable des barrières douanières, que moyennant l'engagement formellement pris par les Six de régler le problème agricole, notamment au point de vue financier, au plus tard le 30 juin de cette année, dans des conditions et suivant un calendrier précisés explicitement. Bien qu'il y ait eu alors quelques pleurs et grincements de dents, nous avions pu, sur le moment, obtenir l'adhésion de nos partenaires et nous étions en droit de croire qu'à l'échéance ils rempliraient leurs engagements.
Cf. Proudhon, Principe Fédératif * Le mémorandum d'Alexis Leger * The Briand Memorandum * Kalergi, European Spirit must Precede Europe's Political Unification * La Construction de l'Europe selon Jean Monnet * Plan Fouchet * L'Union Européenne selon Altiero Spinelli * Mitterrand and Kohl urge European Political Union * Il Manifesto di Ventotene