Pour concilier efficacité de l'action communautaire et décentralisation,
plusieurs inflexions sont proposées. Par exemple :
En ce qui concerne le grand marché, sélectionner les actions les plus
importantes pour assurer le mouvement indispensable, comme l'ouverture des
marchés publics, la libération des mouvements de capitaux. Adopter le
principe de reconnaissance mutuelle des normes ou des règles, plutôt que
s'épuiser, sans succès, à rechercher la norme commune, la règle commune.
En ce qui concerne le contrôle des aides et l'objectif de cohésion,
s'assurer que les conditions d'une concurrence loyale sont réunies, et
dans ce cadre tenir compte du niveau de développement des régions et
montrer la flexibilité nécessaire pour tenir compte de l'évaluation du
contexte local.
Substituer, pour l'essentiel, la notion de programme à celle de
projets. Plutôt que de gérer des milliers de dossiers, la Commission
s'attacherait, comme elle le fait pour les Programmes intégrés
méditerranéens, à venir en appui de programmes pluriannuels élaborés par
les régions en retard et les régions de reconversion.
Concentrer sur une ou deux priorités la politique sociale et donc
tourner le dos à l'émiettement des actions engendré par la multiplicité
des objectifs et des critères. Mais faire de ces priorités des grands
chantiers de l'Europe, innovateurs, efficaces, perceptibles par les
bénéficiaires comme par les opinions publiques. Or, quel est le problème
central ? Quelle est la question la plus angoissante ? Le chômage. La
Communauté doit démontrer, par la mise en œuvre de deux grandes
politiques, sa capacité à contribuer à la solution de ce problème. Par une
politique de l'insertion professionnelle des jeunes. Par une lutte active
contre le chômage de longue durée.