Les cercles dirigeants des Etats-Unis soulignent l'« interdépendance »
des Etats-Unis et de l'Europe occidentale, et le caractère de prétendue «
égalité » de l'union qu'ils proposent avec le « Marché commun ». Cela
provient de la faillite des plans américains précédents. La doctrine du «
leadership mondial » américain a lamentablement échoué. Washington ne peut
plus imposer sa volonté à ['Europe occidentale de la même façon
qu'auparavant. Le rapport des forces économiques dans le camp de
l'impérialisme n'a pas évolué en faveur des Etats-Unis.
De leur côté les pays du « Marché commun » n'entendent pas ralentir leur
offensive contre les positions économiques des Etats-Unis en Europe
occidentale et dans l'ensemble du monde capitaliste. Tout cela conduit
fatalement à un accroissement des contradictions entre les Etats-Unis et les
Etats du « Marché commun ».
Si le projet d'élargissement de l'« intégration » ouest-européenne se
réalisait, il confirmerait la division du système impérialiste des Etats
dans le domaine économique en trois groupes opposés :
Premièrement, les Etats-Unis. Ils n'entreront évidemment pas dans le «
Marché commun », mais dans leur désir de conserver leur leadership, ils sont
prêts à collaborer avec lui à des conditions spéciales. C'est à peu près la
position qu'ont prise également les milieux dirigeants du Canada.
Deuxièmement, l'« Europe intégrée des trusts » avec à sa tête les
principaux pays impérialistes d'Europe : Angleterre, RFA, France.
Troisièmement, le Japon qui voudrait grouper autour de lui quelques pays
capitalistes d'Asie, pour lutter avec plus de succès sur le marché contre
ses concurrents européens et américains.
Ces forces rivales sont tenues de louvoyer : il peut y avoir entre elles
des ententes isolées et des compromis. Mais la logique de la lutte
l'emportera. La rivalité économique entre Etats impérialistes est
inextirpable.