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VLADIMIR LOSSKY

La dissemblance créée, l'intellect et la grâce

From: Vladimir Lossky, Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, Paris 1998 (3), pp. 175-182.
© Librairie Philosophique J. Vrin. Here published without the footnotes.


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Time and Creation in Gregory of Nyssa and Meister Eckhart
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In Gregory of Nyssa and
Meister Eckhart

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Le sermon latin de Maître Eckhart, où nous l'avons vu repousser les "oeuvres extérieures" de Dieu "loin dans la région de la dissemblance", a pour objet la question de la grâce et de la gloire. Il a pour "autorité" ce texte de l'Épitre (I Pierre 5, 10) : Deus omnis gratiae, qui vocavit vos in aeternam suam gloriam in Christo lesu, modicum passos ipse perficiet, confirmabit, solidabitque. "Le Dieu de toute grâce" reçoit son nom à partir d'un effet : la grâce. Mais la grâce est l'effet d'une opération intérieure de Dieu qui reste dissimulé in abdito animae, dans l'essence même, plus "intime" que toutes les puissances ou facultés de l'âme raisonnable. Or, puisque cette opération secrète de Dieu confère à l'homme "l'être-un et la vie en Dieu et avec Dieu", son effet dans l'âme, la grâce ou la justification du pécheur, a plus de valeur dans un seul individu humain que tout le bien de "nature" ne pourrait en avoir dans l'univers entier. Maître Eckhart se réfère ici à saint Thomas qui disait que la justification de l'impie, pour autant qu'elle trouve son accomplissement dans le bien éternel de la participation divine, est une oeuvre plus grande que la création du ciel et de la terre, dont le terme n'est que le bien temporel de la nature changeante ; d'où l'Aquinate tirait cette conclusion : bonum gratiae unius maius est quam bonum naturae totius universi. Mais, à côté du grand docteur de son Ordre, le prédicateur thuringien cite également Moïse Maïmonide, pour qui un individu humain était l'équivalent de toute l'espèce de la nature sensible. Eckhart soumet cette opinion de l'aristotélicien juif à une règle générale, formulée dans l'esprit du néoplatonisme proclien : Universaliter enim unum superioris habet omnia inferioris. Un individu humain, en tant qu'il est doué d'intellect, possède donc sur un plan plus élevé tout ce qui appartient à la nature créée inférieure à l'intellect. La prééminence de l'oeuvre de justification dans un seul homme sur toute l'oeuvre extérieure de création de l'univers sensible trouverait ainsi sa raison non tellement dans le caractère "surnaturel" de la grâcel, mais plutôt dans le fait que la grâce n'est réservée qu'aux intellectualia, aux créatures supérieures, faites à l'image de Dieu.

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